ECOLE D'ADAPTATION

DES GENS DU VOYAGE

DU LOIRET

 

OCTOBRE 2000

 

HISTORIQUE DE L'ECOLE

 

 

 

 

L'agglomération orléanaise est un carrefour, géographiquement central, facile d'accès, d'où un très grand passage de voyageurs.

1980-85 : UNE ECOLE DE QUARTIER

L'Éducation Nationale crée trois postes d'enseignants pour les enfants du voyage suite à l'ouverture de l'aire d'accueil des gens du voyage d'Orléans, aménagée par le SIVOM, et gérée par l'association "  Action pour les gens du voyage ". Une école est prévue pour accueillir les enfants des familles de voyageurs. Elle est située au milieu de l'aire de stationnement. Les locaux sont spacieux et agréables malgré des baies vitrées grillagées. C'est une école publique financée par le SIVOM .

1985-88 : UNE ECOLE SPECIALISEE

Les postes d'enseignants sont transformés en postes spécialisés en septembre 1985.

L'école devient " Ecole d'adaptation Scolaire Pré élémentaire et Elémentaire de 1er niveau ".

Son rôle est d'adapter les enfants à la vie scolaire.

600 à 700 enfants sont inscrits chaque année.

Les enfants de 3 à 12 ans sont répartis dans trois classes :

Les enseignants spécialisés mettent en place :

Les enseignants :

Ils ont des difficultés à lier l'apprentissage de la lecture avec la mouvance des enfants, la scolarisation en pointillés, la culture orale, les intérêts des enfants.

Ils demandent du personnel supplémentaire pour les inscriptions et les évaluations, pour mettre en place une réelle politique de scolarisation des plus jeunes enfants.

1988 : Le budget sivomal accordé à l'école pour les fournitures scolaires est de 10800F soit 120F par enfant sur la base de 90 enfants (30 enfants par classe).

1988-91 : UNE ECOLE SPECIALISEE OUVERTE SUR L'EXTERIEUR

Environ 500 enfants sont inscrits pour une année scolaire

La répartition des enfants de 3 à 12 ans se fait dans trois classes :

Les enseignants sont tous spécialisés, un remplaçant intervient ponctuellement en supplément.

L'équipe pédagogique, qui travaille dans le prolongement des actions mises en places les années précédentes, met l'accent sur :

. l'effectif est fluctuant,

. il manque du personnel d'encadrement

Les enseignants commencent à utiliser du matériel informatique ( prêté ou donné) avec les enfants.

L'idée de la scolarisation dans les écoles et collèges de secteur reste présente. Mais l'éloignement, le niveau scolaire insuffisant des enfants, les démarches, la non adaptation des structures d'accueil, la crainte des parents font que ce projet n'aboutit pas.

Les ouvertures de l'école matin et après midi sont annoncées au micro.

Les enseignants observent une grande hétérogénéité des enfants ( nombre et niveau scolaire), de nombreux enfants n'ont jamais été scolarisés. Les enfants sont de nationalité française mais de langue maternelle différente selon le groupe. Ils utilisent le français d'une manière particulière propre au groupe auquel ils appartiennent. L'utilisation de mots argotiques est familière.

La plupart des parents n'ont aucune notion de l'obligation scolaire.

Ce sont les enfants qui décident de leur fréquentation scolaire.

Les enfants n'ont pas l'habitude d'être entre des murs, de respecter des horaires.

Ils sont élevés avec peu de contraintes et d'interdits. Ces règles sont différentes de celles de l'école.

Les enfants respectent particulièrement l'autorité du père d'où l'importance de sa présence à l'école.

Les fratries sont importantes, les enfants ne veulent pas être séparés.

De nombreux enfants veillent tard, regardent la télévision dans la caravane avec leurs parents, les horaires adaptés sont maintenus.

Les parents manifestent peu d'intérêt pour le travail scolaire, ils n'ont pas conscience des efforts que l'enfant doit fournir pour apprendre à lire. Les familles ne connaissent pas le monde des sédentaires et particulièrement de tout ce qui concerne le système scolaire. La scolarisation est extrêmement hachée mais les enfants assidus progressent.

Petit à petit, le rythme scolaire, les locaux, les autres enfants et adultes, le règlement sont mieux respectés.

Les familles ont de plus en plus confiance en l'école. Les enfants de plus en plus jeunes fréquentent l'école.

Un CLSH fonctionne avec deux animateurs le mardi, le jeudi soir et le mercredi toute la journée.

La collaboration avec l'association "Action pour les Gens du Voyage", ACM Formation et le CLSH perdure avec une sous commission d'action et de prévention qui se réunie régulièrement.

Les enseignants demandent plus de temps de concertation ( 1h par semaine est prévue comme dans toutes les écoles), une décharge partielle pour le directeur, des stages de formation adaptés.

Ils signalent un manque de matériel ( jeux de construction, éducatifs, magnétophone, magnétoscope, épiscope, télévision, photocopieur..)

Ils ont le souhait de participer plus à la vie et aux décisions concernant l'avenir du terrain, particulièrement la mise en place d'une nouvelle structure pour la scolarisation des enfants dans le cadre du schéma départemental pour l'accueil des gens du voyage.

1991-99 : UNE ECOLE SPECIALISEE QUI INTEGRE DANS LES ECOLES DE SECTEUR

Un partenariat fort avec l'association est mis en place, en particulier pour assurer le transport en mini-bus avec chauffeur, d'un petit groupe d'enfants (places limitées à 8). Une coordination plus étroite avec ACM Formation permet d'assurer une bonne continuité des relations entre l'école et les familles. Enfin, sont développés en commun des thèmes et/ou projets entre l'école et le CLSH de façon à faire aboutir une ou des réalisations concrètes en dehors du temps scolaire. Ces réalisations peuvent prendre la forme d'expositions, de spectacles qui ont un rôle fédérateur supplémentaire auprès de la communauté des intervenants et des familles sur le terrain.

En 1999, il sera question d'établir une convention entre l'association "Action pour les Gens du Voyage" et l'école du terrain.

1991-1992 : Le SIVOM augmente les horaires de l'ATSEM qui travaillera 27h semaine pendant le temps scolaire.

L'Éducation Nationale accorde une demi - décharge de direction.

Suite à une enquête menée dans les écoles du département, M. VINAY, IEN de la circonscription ORLEANS CENTRE AIS donne des orientations de travail à l'équipe pédagogique dans un rapport de circonscription : SCOLARISATION DES ENFANTS DU VOYAGE JUIN 1992.

1992-96 : Un solide partenariat avec l'association "  Action pour les gens du voyage " se met en place. Un projet commun est écrit, qui ouvre l'ensemble du dispositif vers l'extérieur(10).

Ce partenariat et la demi - décharge de direction vont permettre :

L'école accueille de plus en plus de stagiaires.

Les enseignants mettent l'accent sur :

Le budget accordé par le SIVOM est très satisfaisant, les gros travaux sont réalisés, le transport pour l'accompagnement des enfants dans les écoles de secteur est assuré par l'association "Action pour les Gens du Voyage" ainsi que pour toutes les sorties scolaires, la location d'un photocopieur est acquise, le budget fonctionnement est de 20320,00, le budget investissement est consacré à l'achat d'un équipement informatique pour les enseignants, de meubles pour les classes, d'un téléviseur, d'un magnétoscope

1997-00 : VERS UNE ECOLE DEPARTEMENTALE

La fréquentation du terrain en baisse, les fratries moins nombreuses, la scolarisation dans les écoles de secteur entraîne une baisse des inscriptions à l'école d'adaptation : entre 300 et 340 enfants par année scolaire.

En 1998, l'Éducation nationale transforme un poste d'enseignant à l'école d'adaptation en un poste d'enseignant itinérant sur le département chargé de l'aide pédagogique auprès des enseignants des écoles de secteur et de la médiation entre les familles et l'école.

En 99, un demi - poste d'enseignant itinérant sur la circonscription de CHATEAUNEUF est créé.

Les enseignants itinérants interviennent dans les classes en co-intervention le plus souvent possible et sur projet. Ils améliorent la qualité de la scolarisation des enfants par un contact régulier avec les familles.

L'équipe enseignante est renouvelée chaque année, chaque enseignant reste dans la continuité du travail des années précédentes. Les postes restent spécialisés mais sont occupés par des professeurs d'école non spécialisés sauf la direction.

Face à la baisse d'effectifs et aux fermetures de terrain non prévues, l'équipe s'adapte au coup par coup aux nouvelles situations : scolarisation sur d'autres lieux non adaptés, remplacements dans les écoles de la circonscription.

Les projets de création d'autres terrains sur l'agglomération amènent une réflexion sur la scolarisation des enfants dans le département en partenariat avec le CEFISEM et M. EGRON, IEN de la circonscription ORLEANS CENTRE AIS.

Les besoins de formation des enseignants spécifiques et des enseignants d'accueil se font sentir.

Certains IEN mettent en place des conférences pédagogiques sur ce thème.

Des enseignants participent à la scolarisation des enfants sur le site de NEVOY ( centre de formation des prédicateurs évangélistes ) chaque année en février, mars, avril. La demande de scolarisation est largement exprimée par les familles. L'école publique et laïque doit répondre à cette attente.

Les enseignants :

Le budget sivomal reste très satisfaisant :

 

2001 - 2003 : UNE ECOLE DEPARTEMENTALE 

L'association se recentre sur les actions sociales et éducatives et l'AGGLO Orléans Val de Loire ( ex SIVOM) est chargée de gérer l'aire d'accueil.

L'aire d'accueil est en travaux de rénovation de novembre 2002 à juin 2003.

L'effectif de l'école d'adaptation d'Orléans est toujours en baisse le nombre d'inscrits varie entre 160 et 200 enfants. Le nombre d'enfants scolarisé à l'extérieur est stable entre 35 et 40 enfants.

En 2002, des classes gens du voyage sont ouvertes temporairement pour permettre la scolarisation des enfants des "familles de chasseurs" ou des "familles évangélistes" à SARAN à ST JEAN LE BLANC, à JOUY LE POTIER, à VIMORY.

L'expérience et le travail mis en place avec les enfants, les parents, les enseignants, l'association "Action pour les Gens du Voyage", ACM Formation et le CLSH permettent d'envisager le déploiement d'un dispositif départemental.

 

L'application de la loi BESSON qui oblige toutes les communes de plus de 5000 habitants à posséder une aire d'accueil pour les gens du voyage, nous laisse à penser que des enfants non scolarisés actuellement pourront plus facilement intégrer l'école de la commune. Des enseignants itinérants seront nécessaires pour l'aide à l'intégration.

L'école s'investit dans deux projets européens:

- Un projet COMENIUS de développement scolaire avec l'Espagne et la Roumanie : REFME

- Un projet COMENIUS de recherche avec l'université Jean MONNET de ST ETIENNE sous la direction de Marc DERYCKE : le livret de suivi et le retour réflexif

 

PRESENTATION DU DISPOSITIF 2001-2002

Dès la rentrée 2001-2002, un dispositif spécialisé interne à l'Education Nationale est chargé d'améliorer la scolarisation des enfants du voyage au niveau départemental.

Ce dispositif est constitué d'une équipe de 6 enseignants :1 à temps plein sur DORDIVES- 1 à temps plein à l'école d'adaptation d'ORLEANS et 4 mobiles pouvant intervenir à tous les niveaux de la scoalrisation ( maternelle-élémentaire-collège) à l'école d'adaptation, dans les écoles de secteurs et sur le site de NEVOY.

L'objectif général de ce disositif est de faciliter la scolarisation, l'intégration et la réussite scolaire des enfants du voyage.

Le dispositif tient à la disposition de tous un centre de documentation spécifique.

Il peut être sollicité par les parents, le personnel de l'Education Nationale, les élus locaux et ous les acteurs pouvant avoir une incidence sur la scolarisation des enfants du voyage.

Les enseignants itinérants apportent une aide pédagogique aux équipent qui les sollicitent.

La nature des divers probèmes posés par la scolarisation de ces enfants peut amener ces enseignants à aider à la médiation entre la famille, l'école et ses partenaires.

Ils travaillent en partenariat étroit avec l'association départementale "action pour les ges du voyage".

MODALITE D'INTERVENTION

Dès l'arrivée des familles des gens du voyage :

- le Maire informe le directeur d'école de la présence d'enfants sur la commune

-le directeur d'école signale au dispositif la présence d'enfants du voyage scolarisés ou non

-le dispositif :

* aide à l'analyse de la situation et à la construction des réponses avec les partenaires

*propose, le cas échéant, son intervention pour la mise en oeuvre des actions.

-L'enseignant itinérant peut :

1- rencontrer les parents à la caravane plusieurs fois durant le séjour pour mettre en place une relation de confiance, pour informer, pour guider, conseiller,demander, convaincre. Il assure la future utilisation du livret de suivi.

2- Ecrire un projet avec l'enseignant d'accueil, envoyé aux IEN concernés

3- Intervenir dans la classe en fonction du projet pour :

-Aider l'enfant à comprendre son environnement de classe

-Accompagner les autres enfants et l'enseignants dans le travail d'accueil, d'acceptation dans le groupe.

-Travailler avec un petit groupe d'enfants voyageurs et non-voyageurs dans le cadred 'ateliers pédagogiques

-Aider l'enseignant à mettre en place une différenciation pédagogique dans la classe

-Tenir à jour le livret de suivi pédagogique avec l'enfant voyageur et former l'enseignant pour une utilisation autonome.

4- Etre médiateur entre la famille, l'école et ses partenaires

5- Etre une source d'information pour l'ensemble de l'équipe pédagogique de l'école d'accueil.

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